Il y a des ancêtres qui sont une épine dans le pied du généalogiste. Malgré tous nos efforts, nous ne trouvons pas où ils sont nés, mariés ou décédés, comme Antoine BOUDAREL, mon épine généalogique.
Et puis, il y a ceux qui vous surprendront de recherche en recherche.
Louis SIMARD fait partie de ceux-là.
Jusqu'à peu, je ne savais qu'une chose de cet arrière-grand-père. En 1910 il avait abandonné son fils, Marcel SIMARD. L'enquête de police diligentée suite à cet abandon révèla un homme violent, brutal et dépourvu de sens moral.Il travaillait alors comme ouvrier électricien à la Maison Devilaine et Rougé, rue Saint-André-des-Arts à Paris et gagnait 7 à 8 francs par jour.
Puis j'ai obtenu une copie du registre matricule.
Il était engagé volontaire pour 4 ans, incorporé au 18ème Régiment de Dragons. Ce document m'apprend qu'il mesurait 1m74, qu'il avait les cheveux noirs et les yeux bruns.
Je continue de dérouler la photo du registre et lis que le certificat de bonne conduite lui a été refusé (1).
J'y apprends également ceci :
extrait du registre matricule de Louis Marcelin SIMARD classe 1898 - cote D4R1 994 (AD Paris) |
Condamné en 1907 pour entretien de concubine. C'est-à-dire ?
Louis s'est marié en 1904 avec Marie PIERRE. Leur divorce a été prononcé en 1908 aux torts exclusifs de l'époux et en son absence (1).
Une petite recherche dans Galica me permet de comprendre le code pénal de l'époque.
On y apprend que le mari qui aura entretenu une concubine dans la maison conjugale, et qui aura été convaincu sur la plainte de la femme, sera puni d'une amende de 100 francs à 2 000 francs (2).
Me voici donc en quête du jugement du Tribunal de la Seine par l'intermédiaire de Gentraides.
Louis entretenait une relation extra-conjugale en son domicile, 30 rue Faidherbe à Paris, avec Marie Elisa Delphine DEPROST née le 12 mai 1878 à Rosay dans le Jura.
Suite à une plainte déposée par sa femme, l'adultère a été constaté par procès verbal le 21 novembre 1907 par le commissaire de police du quartier de Sainte-Marguerite.
Extrait du jugement du Tribunal de la Seine (AD Paris) |
Fin de l'histoire ? Non, ce dossier me réserve une dernière surprise.
Louis SIMARD et Marie DEPROST ne seront condamnés à verser que 25 francs d'amende, alors que l'article 339 prévoit un minimum de 100 francs.
Pourquoi cette clémence ?
Extrait du jugement du Tribunal de la Seine (AD Paris) |
Quelles étaient ces circonstances atténuantes ? Je crois que je ne le saurai jamais.
Louis Marcelin SIMARD n'a pas finit de me surprendre.
(2) la femme convaincue d'adultère subira une peine d'emprisonnement allant de 3 mois à 2 ans. Le mari restera libre d'arrêter la condamnation de sa femme en la reprenant...
3 commentaires :
Cherche peut-être du côté de Marie PIERRE, si elle n'aurait pas "fauté" elle aussi, ou bien si elle n'acceptait pas le "devoir conjugal", etc...
Peut-être arriveras tu ainsi à trouver le pourquoi de ces circonstances atténuantes.
C'est passionant!
N'y a-t-il vraiment aucun façon de connaitre ces circonstances atténuantes?
Je n'ai pas d'idées où trouver ces circonstances atténuantes d'autant que le divorce a été prononcé un an plus tard aux torts exclusifs de Louis SIMARD.
Quant à ne pas accepter le devoir conjugal, je ne sais pas. Je sais que mon grand-père est né 7 mois après le mariage de ses parents...
S'il existe des pistes de recherche je suis prête à les suivre, sinon, je sais aussi me résoudre à ce que mes ancêtres gardent une part de mystère.
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