Ma journée commençait bien. Après avoir infusé un thé et mis par écrit les sujets généalogiques que je devais traiter, j'ouvris mon Tweetdeck et commença à lire les tweets généalogiques.
C'est là que tout s'est arrêté.
Source : http://yfrog.com/odfppj |
Avant toute chose, ceci n'est pas une critique de mes Tweeps (copains Twitter) ci-dessus.
Je suis fatiguée de lire depuis un moment cette surenchère d'enquêtes sociologiques sur le profil du généalogiste. Cela passe de l'article assimilant la généalogie aux portes du racisme, à celle soulignant la quête sans fin de racines dans un monde qui en est dépourvu.
J'ai commencé la généalogie à 24 ans, j'en ai maintenant 41. Fille d'un père ouvrier et d'une mère au foyer, je fus cadre dans l'industrie et suis maintenant mère au foyer, par choix. Je travaille sur ma généalogie et celle de mon mari, non pas pour m'encrer les pieds dans cette terre de France, mais parce que cela m'amuse.
Dans quelle catégorie me classez-vous, mesdames et messieurs les sociologues ?
Depuis quand pratiquer un loisir doit systématiquement rentrer dans des cases ? De plus en plus de gens parient aux courses hippiques. Sommes-nous pour autant abreuvés d'études sur leurs comportements ? Leurs motivations ?
La généalogie m'a appris que je viens d'horizons différents, de classes socio-professionnelles différentes, de régions différentes, d'ancêtres qui ont enfanté à des âges différents et qui ont chacun vécu leur vie différemment.
Cet enseignement ne se classe pas dans des catégories, des sondages. Cet enseignement se vie, s'apprécie.
Messieurs et dames les sociologues n'attrapez pas trop vite la perche tendue par certains marketeurs.
A force de tout vouloir analyser, le fond se perd.
A chacun sa raison. A chacun son plaisir.
10 commentaires :
Bravo Sophie !
Tu as parfaitement traduit le fond de ma pensée, j'allais moi aussi me fendre d'un billet sur le sujet sur le forum de Gen&O .
Trop c'est trop, à force de reprendre les sempiternelles même fausses analyses psycho-socio-bidule, en particulier celle sur la quête des origines, cela devient creux et superficiel.
J'ai à peu près le même profil (âge, situation familiale, profes.) que toi et j'adore les archives, j'aime les papiers, j'aime les séries, les fonds, le vocabulaire de l'archivistique ... bref je suis une amoureuse du monde des archives et la généalogie me sert comme support pour assouvir cette passion. Plus un intérêt majeur pour l'histoire générale et locale (surtout locale) : alors dans quelle case suis-je ??
Sur ce, je retourne fureter dans la série U et ne souhaite qu'une chose : que chacun vive son aventure généalogique comme un pur émerveillement !
@Isabelle, je ne dirais qu'une chose : Amen !
Et moi je fais de la généalogie parce que quand j'étais pensionnaire au lycée, je m'ennuyais, alors j'ai fait comme un copain qui faisait sa généalogie pour passer le temps. 20 après je continue parce que je n'ai pas de télé alors le soir faut bien s'occuper. Et ça m'amuse aussi, c'est tout.
Bravo Sophie pour ce billet d'humeur auquel je souscris ! Cette stigmatisation des généalogistes est extrèmement désagréable, et fort injuste ! Pour ma part, je suis tombée dedans lorsque nous avons fait parler les photos anciennes. Du petit hameau où je vis aux terres lointaines de mes ancêtres sépharades, la généalogie m'a appris la tolérance, je m'amuse de la mauvaise graine comme du beau linge, je découvre l'histoire du monde à travers de bien petites histoires et je rencontre ici et là quantité de gens fort sympathiques. Ce loisir a aiguisé ma curiosité et surtout m'a fait passer le temps en m'amusant, m'a permis de retrouver le goût d'écrire et de lire... Je n'en retire rien d'autre !
Enfin sinon avec Libé, j'ai rompu ! Et pourtant j'ai 54 ans et c'était un amour de jeunesse ce journal, Sartre, le p'tit Serge July qui reprend le flambeau, toute une époque ;-))
@Anonyme, @Lulu, merci pour vos réponses. La curiosité, l'amusement, la découverte, trois mots clés qui nous réunissent, que nous partageons, et dont ces "fameux" sondages font abstractions. Certainement moins vendeurs que les termes "délitement de la société" ou "racisme".
Cela me fait penser aux horoscopes. Tu es cancer alors tu es comme ci, tu es généalogiste amateur, alors tu es comme ça! Si l'homme était aussi simple que ça à définir ... Mais nous sommes dans l'ère des analyses et des étiquettes !
Je fais de la généalogie pour le plaisir que ça me procure. J'adore les recherches surtout dans les registres originaux ,le boulot de détective et comme Gloria je suis toute aussi enchantée de trouver une mauvaise graine que du beau linge ... en fait j'ai jamais rencontré de beau linge non plus donc ...
@Valérie, alors il faut faire comme pour les horoscopes, ne prendre que ce qui nous intéresse ;) ! Effectivement nous sommes dans l'ère des étiquettes et c'est typiquement français de vouloir mettre les individus dans des cases.
Personnellement, je suis bien contente que tu ne trouves pas de beau linge, c'est l'occasion de beaux articles sur ton blog.
Comme les autres, merci Sophie pour ce coup de gueule, ça m'évite de le faire :)
Encore une fois, je ne me retrouve pas du tout dans l'analyse.
C'est marrant, la première chose qui m'est venue à l'esprit en lisant l'article, et avant de lire la suite de ton post, c'est que moi, je fais ma généalogie tout simplement parce que... ça m'amuse. Jolie rencontre d'esprits :)
Je me retrouve aussi dans la réponse d'Isabelle. Je suis une chercheuse dans l'âme, j'aime chercher, fouiner, résoudre des énigmes. J'aime l'histoire et les vieux papiers (pas les nouveaux qui racontent l'histoire, mais les vieux qui l'ont vécue), ils me font rêver, imaginer la main qui a tenu la plume, imaginer le moment où l'acte a été écrit, imaginer la scène, le mariage, la naissance. C'est mon roman-photo à moi. Ca me fait pareil quand je visite un musée, ou mieux, un site archéologique.
La généalogie est le support de cet intérêt. Le virus ? Facile, on s'attache. On a envie d'aller juste un peu plus loin, de savoir qui étaient les parents de machin, et puis on déroule, presque sans s'en rendre compte.
En 8 ans, la généalogie n'a rien changé à ce que je suis, qui je suis, d'où je viens, ni où je vais. Je ne crois pas une seconde à la psychogénéalogie passée 2 générations, et ne me suis jamais demandé d'où je venais.
Ah si, ça m'a donné l'occasion, le prétexte, pour découvrir des régions de France auxquelles je n'aurais pas pensé pour mes vacances :)
Sinon, je note avec un petit sourire en coin la mention en début d'article du "premier site de généalogie sur Internet". Et hop, encore un article sponsorisé ! Youpla !
Bon, ceci était le commentaire le plus long de l'histoire du commentaire, et je n'ai toujours pas trouvé ma petite case. Zut.
@Mistike "merci Sophie pour ce coup de gueule, ça m'évite de le faire :)" Tu sais,tant que je peux aider ;)
Comme Isabelle et toi, l'enquête, la compréhension du problème sont les deux éléments qui m'ont aussi fait aimer la généalogie. Je ne les ai pas abordés dans le post car, je me connais, je serais partie sur une dissertation de trois pages !
Moi aussi j'ai découvert de beaux endroits grâce à mes ancêtres, et n'ai jamais été aussi bonne en géographie depuis !
Encore une fois, je suis heureuse de lire que toi aussi, tu pratiques parce que cela t'amuse. N'est-ce pas le but premier d'un loisir ?
En lisant ce billet d'humeur et tous les commentaires, avec lesquels je suis d'accord,je me suis dis que derrière l'article du Figaro, il y a avait une étude.Je suis donc allée la lire.
D'autres éléments y figurent. Notamment la notion de plaisir, moteur constant de nos recherches "pratique associée au plaisir de découverte"(P4), celle d'"une quête de sens qui évolue en fonction du cycle de vie"(p6). Enfin, 3 profils de généalogistes sont présentés dont le Type C constitué de 40% des interviewés pour lesquels il s'agit d'une pratique centrée sur le partage et l'ouverture en dehors de la famille". Les blogueurs sont dans cette catégorie. Même si je n'aime pas être catégorisée, je me reconnais un peu plus dans les éléments rencontrés.
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