vendredi 2 octobre 2009

Penne d'Agenais


En 1212 Penne était cathare, en 1562 protestante. Toujours rebelle. La nature en avait décidé ainsi en lui assignant comme séjour cette insurrection de roc.
Paul GUTH

Penne doit son nom aux Celtes qui arrivèrent dans le pays cinq cents ans avant notre ère, Penn signifiant crête de montagne. Puis c'est au tour des Romains de s'installer dans le village avant le début de l'ère chrétienne. Autour de Penne on connaît l'emplacement de villas de riches gallo-romains dont celle de Magnac (Magniacum, le domaine de Magnius). Puis vinrent les grandes invasions : Vandales, Alamans, Goths, Francs, Arabes et Normands.




L'existence du château de Penne est attestée dès le XIème siècle. Il appartiendrait à Arnaud de Peyragude. Richard Cœur de Lion séduit par la situation stratégique de Penne y fit bâtir une puissante forteresse. Témoin du passé, la porte de Ricard, du nom de Richard Cœur de Lion.

Quand notre armée arriva devant le château, elle planta les tentes tout autour; au moment même où l'on plantait les tentes, quelques ennemis commencèrent à sortir du château et leurs flèches génèrent gravement les nôtres.
C'est ainsi que Pierre des Vaux de Cernay, moine de l'ordre de Cîteaux, relate le début du siège de Penne. En 1212, pendant la guerre des Albigeois, il aura fallut 50 jours de siège aux croisés avant de s'emparer de la place.
Si les assiégés avaient eu de quoi manger et de quoi boire, les autres ne l'auraient certainement pas prise encore et n'y auraient pu entrer. Guillaume de TUDELE.
Les guerres de religion marquèrent Penne. Ainsi Blaise de MONLUC assiégea le château en 1562 et y tira plus de trois cents coups de canon avant de s'emparer de la ville et du château. Il exécuta la garnison protestante et fit jeter les cadavres dans le puits du château.



Dès le XIIIème siècle, une charte de coutumes est accordée aux habitants de Penne. Le pouvoir appartient à quatre consuls élus chaque année par leurs prédécesseurs. Ils prêtent serment d'être fidèles au roi, de préférer la chose publique et d'administrer la justice équitablement. La ville possède alors sa police, sa justice et ses armoiries.

Sous prétexte que leur entretien est trop couteux, Henri IV puis Louis XIII dont détruire les place fortes devenues inutiles. La démolition du château de Penne n'est achevée qu'après 1626. Après la destruction du château, la ville perd son rôle de place de guerre et s'endort peu à peu.
Ce n'est que depuis quelques décennies que les maisons restaurées et les rues pavées redonnent vie à cette magnifique cité.



La rue Bombe-Cul



 
 

Sources :
Penne d'Agenais, Cité Royale de Guyenne (éditions FRAGILE)
Guide touristique et historique de Penne d'Agenais (Jean BOURBIEL, 1934, imprimerie Alfred Bador)
Les noms de lieu, témoins de notre histoire, Canton de Penne (Marcel GARROUSTE, 1995)

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