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En conclusion de la série d'articles sur la Généalogie 2.0 (index), je vous recommande un article paru sur le blog Olive Tree Genealogy [eng] : Internet Genealogy friend or foe ?
Je partage l'avis de Lorinne Mc Ginnis quant à l'apport d'Internet à la généalogie.
Si Internet a permis un développement de l'activité et a encouragé de nombreuses personnes à se lancer dans l'aventure généalogique, d'un autre côté des comportements qui pourraient être qualifiés de déviants sont apparus, au grand damne des puristes.
Internet a permis de réduire les distances géographiques, c'est pour cela qu'il est utile aux généalogistes :
- Grâce aux différents sites en ligne (Geneanet, Genealogie.com, Facebook, ...) il est plus aisé aujourd'hui de (re)trouver des cousins éloignés ou d'en rencontrer de nouveaux.
- Il est possible d'accéder à des dizaines d'archives de chez soi. Il n'est plus nécessaire d'attendre d'être en vacances ou de devoir économiser pour s'offrir un voyage au pays des Archives.
- Cet accès aux Archives en ligne facilite l'accès à la généalogie. Beaucoup de nouveaux généalogistes se sentent plus à l'aise pour commencer leurs recherches. En outre, les différentes ressources en ligne à leur disposition les guident dans ces premiers pas.
- Comme cité au point 2, il n'est plus nécessaire d'attendre une opportunité pour se rendre dans le hameau où était la ferme du trisaïeul. Les outils en ligne (Google Maps, Google Streets, Geoportail) permettent de visualiser où vivait un ancêtre.
- Outre les Archives, Internet permet de consulter et/ou d'accéder à des centaines de documents en ligne (Google Books, Gallica)
Nous venons de le voir, il y a différentes bonnes raisons d'utiliser Internet pour établir sa généalogie.
Néanmoins, le développement rapide d'Internet a aussi apporté de mauvais côtés. Les généalogies erronées, les recherches non ou mal documentées se diffusent ainsi à grande échelle.
- Une généalogie de consommation se développe : le généalogiste n'est intéressé que par les dates, il n'a qu'un seul objectif en vue : amasser le plus d'ancêtres possible, le reste est ignoré.
- Cette soif entraîne la propagation de généalogies erronées : seules les dates et les noms sont relevés, les sources ne sont pas vérifiées.
- Des arbres sont pillés, sans remerciements ou citation de l'auteur (voir aussi Un copyright généalogique ? par Alexis Amand, publié le 28/11/2011)
- Un public croissant pense que sa généalogie existe quelque part, pré-fabriquée, et qu'elle n'attend que lui (voir aussi 40 Ans de public aux Archives, par Stéphane Cosson, publié le 8 mars 2012)
Ne boudez pas votre plaisir, partez à la recherche de nouvelles sources, de nouvelles informations, mais faites vous comme règle d'or de toujours vérifier ce que vous trouvez. Vous êtes un chercheur et comme tout chercheur vous devez documenter vos résultats.
Enfin, la généalogie en ligne n'est pas une fin en soi, il est important de consulter les archives physiques et, lorsque c'est possible, de se rendre sur place pour s'imprégner de l'environnement qu'ont pu connaître vos ancêtres.
Si vous suivez ce blog, vous savez que je fais partie des "généalo-geeks", que je suis toujours à l'affût de la dernière ressource en ligne qui pourra m'aider dans mes recherches. Internet a apporté un confort aux généalogistes : des recherches facilitées, des échanges fructueux avec d'autres chercheurs, des ressources pour documenter son histoire familiale, ..., et bien que j'encourage tout généalogiste que je rencontre à investir la toile, je réalise, comme Lorrine Mc Gillis, que des aspects négatifs se développent de plus en plus et cette perspective ne me plaît pas.
Tout comme les réseaux sociaux, Internet est ce que l'on en fait, l'ignorer serait un tort, tout comme lui faire aveuglément confiance. Qu'en pensez-vous ?
11 commentaires :
Côté "négatif", pillage, etc., Internet ne rend que plus visible une pratique vieille comme les travaux historiques d'érudits bourrés de fautes qui se recopient les uns, les autres, sans citer de sources.
@Maïwenn En effet, cette pratique est rendue plus visible mais se répand aussi plus rapidement du fait de l'accès facile aux données. Nous sommes dans une société de consommation, où il nous faut tout et très vite. Malheureusement, la généalogie n'échappe pas à ce défaut.
La généalogie est un loisir comme un autre. Elle n'échappe ni à la médiocrité ni au zapping, c'est le revers de la démocratisation et on ne peut pas regretter la démocratisation d'un loisir qui mène malgré tout, à plus de culture populaire, d'instruction, d'envie de lire.
L'internet donne un effet « loupe » aux mauvais cotés de l’activité.
Le mercantilisme en est le corollaire. C’est lui qu’il faut craindre, et peu d’articles le dénoncent.
Plus on picore, moins on se passionne et plus on est la proie des marchands.
Ce n'est pas grave tant que se maintient l'aspect citoyen de l'activité, cette généalogie participative, qui sauvegarde, dépouille, propose et rend au bien commun ses travaux. A chacun de valoriser cet aspect là, d'inciter à sortir les documents, les trésors de recherches des boites à chaussures, des valises, des disques durs personnels.
De chaque progrès, chercher à tirer le meilleur en se préservant du pire.
L'égo parfois surdimensionné du généalogiste de base trouve dans l'internet un écho délétère, mais au final, personne ne s'y trompe longtemps....
J’ajouterai, en bonne mère de famille et en toute jeune grand-mère, que je préfère un enfant qui lit mal, qu’un enfant qui ne lit pas. A toujours chercher la p’tite bête, les généalogistes découragent les talents nouveaux que nombre d’entre eux n’ont pas. Si pour ma part j’avais attendu d’avoir l’aval des grosses têtes pour me lancer dans les p’tites affaires criminelles, 2000 protagonistes dormiraient encore dans la Série L Suppl. Il aurait été facile de me décourager et on peut toujours me coller sur la chronologie des évènements révolutionnaires, j’étais nulle en histoire… Je suis plutôt du genre à dire à mes concitoyens « Si j’y arrive, tu peux en faire autant ».
Bref comme disait ma grand-mère : « Bien faire et laisser braire. ».
@Gloria : je te rejoints lorsque tu écris qu'à force de chercher la petite bête nous pouvons finir par décourager les nouveaux. C'est pour cela que je ne crois pas au copyright généalogique. Néanmoins il est de notre devoir, à nous les "anciens", d'éduquer avec raison les nouveaux venus, bien que parmi les plus expérimentés il y ait son lot de râleurs et de mal intentionnés aussi.
Rien n'est tout noir ni tout blanc.
Il faut composer, en bonne intelligence, avec les qualités et les défauts de chacun.
Je suis totalement d'accord avec Gloria. Que quelqu'un soit uniquement intéressé par la constitution d'une base de données la plus importante possible ne me semble pas condamnable en soi. Après tout, chacun meuble ses loisirs comme il l'entend, et cet usage n'est ni meilleur ni pire que celui qui cherche à reconstituer toute la vie et le cadre de vie d'un seul de ses ancêtres. C'est simplement différent.
Il est en revanche du ressort de l'archiviste et des associations (et de tout autre personne volontaire) de faire passer un message culturel. Il faut montrer qu'il existe autre chose, d'autres typologies de documents, qui contiennent d'autres informations, permettant de faire d'autres recherches. Peut-être ne sera-t-il pas intéressé et ne cherchera-t-il jamais à consulter ces documents. Mais ce n'est pas grave. Au moins il saura.
Il faut également le guider vers un démarche rigoureuse dans sa collecte d'informations, l'initier à la critique des sources. Car personne ne souhaite que sa base soit fausse. Il s'agit ici d'une éducation scientifique.
@Jordi : Pour que les choses soient claires, il n'y a ni bon ni mauvais généalogiste, chacun envisage ses recherches selon ses affinités. Par contre, il y a des bons et des mauvais comportements.
C'est en ayant un esprit critique et ouvert que nous pouvons montrer le chemin (sans pour autant nous prendre pour des messies !)
La mise en avant des archives autre que l'état-civil est également un sujet qui me tient à coeur.
Les archivistes se plaignent de la désaffection du public pour les salles d'archives. Je pense qu'ils doivent mettre en avant la richesse des fonds, allez au devant du public (exposition, conférence, formation, ....)
Nous avons déjà abordé le fait que le généalogiste est un chercheur dans le sens que la démarche entre un scientifique et un généalogiste est la même : hypothèse, essais, validation par apport de preuves tangibles.
L'aspect de la documentation de la démarche généalogique est un sujet qui sera abordé prochainement sur ce blog ;-)
Je crois qu'il faut des "Gardiens du temple" et les Archivistes le sont. Avec les associations bien sur, les bonnes volontés aussi, mais au dessus d'eux, car les Archives et leurs archivistes échappent et on espère qu'ils échapperont encore longtemps à l'esprit de concurrence qui règne parfois dans le milieu associatif. C'est l'essence de la notion de "Service Public".
Il faut valoriser les autres fonds, encourager à aller sur place. Il faut dire et redire qu'on ne sait jamais où nous mène la recherche d'un ancêtre, l'histoire d'un village. Il faut valoriser ces travaux insolites, pour inciter d'autres lecteurs à s'approprier les sujets. Il faut faire vivre les salles de lecture.
Vous avez raison, il faut guider sans décourager, forcément on fait des progrès. Rien ne serait pire que de voir certaines catégories de population s'exclure d'elles- mêmes de cette activité. Qu'elles aient ou non des racines locales. Après tout moi la petite fille d'anarcho-sépharade, je n'ai pas une goutte de sang gaulois, mais je me passionne pour ces familles poitevines plus que nombre de leurs descendants ;-)
ça aussi c'est un sujet, valoriser les archives des émigrés, leur appropriation par leurs descendants est une manière fort émouvante de vivre la citoyenneté.
Je suis tout à fait d'accord qu'il faut cité ses sources.
Comme je met mes informations de recherche sur internet (sur Geneanet et mon site perso), je sais que des généalogistes recopieront mes infos. Mais cela est normal, si je mets à disposition c'est pour partager.
Ceux qui regrettent le "pillage" de leur données, peuvent garder leurs infos pour eux, cela évitera après qu'ils se plaignent de pillage.
J'encourage donc tous à indiquer leur sources (de nombreuses archives sont en ligne et consultable), cela permet de gagner du temps dans les vérifications, daller à la source pour obtenir d'autre info ... De plus mettre ces sources est un gage de sérieux.
Une bonne partie des informations proviennent d'autres généalogistes, mais petit à petit, je vérifie et complète les sources manquantes.
@François, vous avez une bonne démarche. Personne n'est parfait, il faut toujours vérifier les sources indiquées sur d'autres arbres : une mauvaise lecture ou simplement une faute de frappe et voilà une erreur qui se propage vitesse grand V !
Le généalogiste étant, dans sa grande majorité, un être affable, n'oubliez pas de lui indiquer que vous avez relevé une erreur (et dites lui pourquoi), il ne manquera pas de corriger son arbre.
Enfin, un dossier traitant des sources est en préparation et sera publié d'ici la fin du mois sur La Gazette ;-)
Je ne crois pas non plus au copyright généalogique. J'ai lancé cette idée car ça résume ma façon de penser et c'est plus facile pour moi d'employer cette expression que d'aligner des mots avec lesquels je ne suis pas toujours doué. J'ai voulu faire comprendre aux gens que recopier des données sans mentionner la source c'est presque comme recopier une nouvelle de Maupassant et signer de son propre nom. Il faut que les gens comprennent que derrière les arbres que l'on trouve sur le net, se cache des généalogistes qui ont passé plusieurs centaines d'heures, voire plus, à travailler pour regrouper toutes les données.
J'ai juste peur que la nouvelle génération de généalogistes, celle qui arrivera dans une dizaine d'année, à une époque du "presque tout numérique" pense que la généalogie est quelque chose de facile car "tout est sur internet". Quand je dis que je suis généalogiste, je rencontre trop souvent des gens qui me disent que c'est facile car on trouve tout sur le net.
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